Le 21 mai, la population a réitéré sa volonté de maintenir des tarifs TPG abordables pour toutes-tous. Depuis le landernau politique s’agite. Résumé. Le Conseil d’Etat, en la personne de Barthassat, a réagi au vote de manière extravagante, annonçant des coupes irresponsables dans les prestations TPG pour punir les électeurs-trices l’ayant contredit.

Peu après, les Verts, qui voulaient jusqu’au vote – qu’ils persistent à «regretter» – faire payer les usagers-ères, avaient apparemment entendu la voix des citoyen-ne-s et annonçaient un projet de loi en vue de cette session pour apporter 7,7 millions aux TPG, soit le montant de la hausse de tarifs refusée.

Un remède «structurel» pour financer les TPG
Les partis ayant soutenu le refus de la hausse ont salué ce retour à la raison comme une application anticipée et urgente du projet de loi cosigné et déposé avant le vote par EAG, le PS et le MCG, soit le PL 12128 déjà inscrit à l’ordre du jour de la session. Il prévoit en effet, en conformité au droit fédéral, une compensation de toute baisse des tarifs par une hausse équivalente de la subvention.

En plénière, les Verts ont (man)œuvré, pour tenter avec l’appui du PLR de «découpler» le vote sur leur projet «urgent» de celui sur le mécanisme structurel de maintien du financement des TPG que nous proposons. Cette tentative assez peu élégante visant à dédouaner les Verts et a les dispenser de soutenir notre PL a capoté ! Si tous les partis en effet ont accepté de rajouter le PL imaginé par les Verts à l’ordre du jour, ils ont renvoyé celui-ci en commission, en compagnie de notre PL « structurel ». Reste à souhaiter qu’il se dégage en commission une majorité rapide en faveur de ces deux objets importants.

Gratuité jusqu’à 18 ans?
Mais le volet TPG de la session était loin d’être clos. L’ordre du jour prévoyait en effet le traitement d’un projet de loi …de Pierre Vanek, introduisant la gratuité des TPG pour les usagers-ères de moins de 18 ans. Cet excellent projet de loi, social, écologique, pédagogique… était soutenu – outre EàG – par le PS et le MCG. Une majorité pouvait le voter si les Verts consentaient à s’y rallier !

Mais ces derniers ont préféré soutenir un nième «renvoi en commission» immédiat,purement dilatoire, proposé par la droite, renvoi qui leur évitait d’avoir à combattre notre proposition, de manière parfaitement incompréhensible pour leur électorat. Ainsi, ce projet n’a pas pu être débattu et les deux rapporteurs, EàG et PS, qui le défendaient ont été réduits au silence…

Silence momentané, en effet Mathias Buschbeck des Verts est revenu avec un rapport de minorité sur une motion que son parti avait déposé et que la droite avait raboté. Il y proposait notamment la gratuité des TPG jusqu’à 16 ans pour les jeunes « accompagnés d’un adulte ». Un amendement EàG est venu à point soutenir cette bonne idée des Verts… en l’ajustant juste un peu. Au nom de l’autonomie des jeunes, Pierre Vanek a proposé de supprimer l’obligation d’être jusqu’à 16 ans «accompagné d’un adulte»… et aussi d’élever le seuil de la gratuité à 18 ans.

On retombait sur le débat précédemment escamoté… Cependant, celui-ci le fut aussi par un nouveau renvoi en commission, de la motion en question cette fois-ci.

Les Plan-B pleuvent…
Mais la pièce s’est poursuivie… Le Conseil d’Etat, ayant lui aussi voulu jouer une carte et neutraliser Barthassat et ses menaces irresponsables, a annoncé le dépôt d’un PL urgent de financement complémentaire des TPG à hauteur de 4 ou 5 millions. Avant le vote, il n’y avait pas de Plan B… aujourd’hui il y en a plusieurs et les millions pleuvent.

Dans l’un de ses grands numéros comiques, Barthassat a tenté de persuader le parlement que cette proposition, c’est lui qui l’avait décrochée, grâce à sa finesse et à son habileté tactique, en « jouant » le numéro des coupes vengeresses dans les prestations des TPG annoncées au lendemain du vote. Les rires sur tous les bancs ont accueilli cette prétention…

Quoi qu’il en soit, et plus sérieusement, le vote populaire a rebattu les cartes, modifié le rapport des forces et la défense des TPG et de leurs prestations, à prix populaires, s’en trouve renforcée. Le combat continue !

par Pierre Vanek, député EàG,
pierre.vanek@gc.ge.ch