Genève, le 20.01.2023-Liste d’Union Populaire
Aujourd’hui, La Tribune de Genève nous informe que les HUG ont entamé des procédures de licenciement à l’encontre de plusieurs membres de son personnel infirmier, touchés par le COVID long. Après avoir été au front pendant la pandémie pour protéger la vie de la population, ils se voient brutalement abandonnés par la direction. La Liste d’Union populaire demande l’arrêt immédiat de ces procédures de licenciement et son député Pablo Cruchon dépose une motion au Grand Conseil dans ce sens.
Il est probablement superflu de revenir sur le rôle central qu’a joué le personnel soignant du canton dans la lutte contre le COVID, dès les premiers jours de la présence du virus à Genève. Rappelons tout de même que le personnel des HUG a travaillé dans des conditions extrêmement difficiles. Il a dû supporter une charge de travail infernale et un stress permanent qui l’ont épuisé, aussi bien sur le plan physique que psychique.
Un engagement sans faille salué par la population
Lors de la première vague, en particulier, le virus était très mal connu. L’incertitude était donc réelle quant aux risques encourus par le personnel soignant et à la meilleure manière de le protéger. Les premiers chiffres européens montraient qu’il faisait partie des catégories particulièrement à risque en raison de l’exposition accrue à de fortes charges virales.
Cela n’a pas empêché ses membres de faire leur travail avec un courage qui a forcé l’admiration. C’est cette mobilisation sans faille qui a permis de limiter la mortalité à Genève, alors que nos infrastructures médicales étaient saturées. La population ne s’est d’ailleurs pas trompée en applaudissant tous les soirs chaleureusement celles et ceux qui étaient au front, durant le printemps 2020. Le 28 novembre 2021, le large succès de l’initiative « pour des soins infirmiers forts » (64.35% de OUI à Genève) a témoigné aussi d’une solidarité populaire sans faille avec le personnel soignant.
Le personnel paie le prix fort pour son engagement
Inévitablement, nombre de travailleuses et de travailleurs de la santé ont fini par attraper le Covid. Et sur le nombre, une petite partie en subit encore les symptômes. Naturellement, les personnes concernées se sont retrouvées dans l’incapacité de travailler. Or, la Tribune de Genève nous apprend, dans son édition du jour, que ces victimes du travail, au service de la population, sont actuellement visés par des licenciements en raison de la durée de leur absence.
Ce traitement est non seulement révoltant, mais injustifiable. Même si le COVID long n’est pas encore très bien connu, il est impossible de considérer que les personnes qui en souffrent ne s’en remettront pas dans les mois ou années à venir. C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, l’assurance invalidité ne les prend pas en charge. On sait que les traitements disponibles s’améliorent et les HUG sont bien placés pour le savoir. Enfin, les HUG emploient plus de 12’000 personnes et il est difficile de croire qu’il n’existe aucune solution d’emploi – permanent ou temporaire – répondant aux capacités de ces personnes.
Stoppons ces licenciements
Même si le nombre de cas concernés par une telle injustice est limité, la question revêt une grande importance. Il s’agit d’abord de la responsabilité de l’Etat vis-à-vis de celles et ceux qu’il a envoyés au front en première ligne durant les mois de pandémie. Mais plus largement, le traitement du personnel soignant est capital pour l’avenir de notre canton. En effet, celui-ci est sorti épuisé des années de pandémie et les professions hospitalières sont devenues un repoussoir. En effet, la crise sanitaire n’a fait qu’aggraver encore des conditions de travail déjà pénibles. Le manque de personnel pourrait ainsi devenir un problème majeur à l’avenir, alors que nous serons probablement confrontés à d’autres pandémies et que les besoins en termes de santé ne cessent de croître, compte tenu notamment du vieillissement de la population. Il est donc irresponsable d’afficher un tel mépris à l’égard des victimes professionnelles du COVID.
La Liste d’Union Populaire demande à la direction des HUG d’annuler immédiatement ces licenciements. Elle saisira également le parlement, par le biais d’une motion, afin que le Conseil d’État s’engage dans cette direction. Nous ferons tout ce qui est envisageable pour mettre fin à une telle injustice ! Une autre vie est possible pour le personnel de la santé dont nous avons tant besoin.
Pour la Liste d’Union Populaire,
Pablo Cruchon 079 800 68 73