Le 22 février dernier, une majorité du Grand Conseil votait un texte de notre groupe concernant la situation des salarié-e-x-s de Smood en lutte. Ce texte très clair demandait une intervention du Conseil d’État pour faire respecter les recommandations de la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) en interpellant directement SMOOD, mais aussi ses principaux actionnaires, dont la Migros-Genève. Six mois plus tard et conformément à la loi, le Conseil d’État fournit un rapport sur la situation. Un rapport inacceptable qui démontre le mépris de ce gouvernement pour les travailleur-euse-s de l’économie de plateforme.

En lisant ce rapport, deux constats s’imposent. Tout d’abord, le Conseil d’État n’a rien fait pour faire respecter la loi, ni même pour s’assurer que Smood respecte les recommandations de la CRCT. Pour rappel, l’entreprise Smood violait plusieurs lois, dont celle sur le salaire minimum et la loi sur le travail, mais en plus elle offrait des conditions de travail indignes. Face à ces comportements de voyous, l’engagement du gouvernement et plus précisément du département de l’économie est nul. Ensuite, non content de ne rien faire, le Conseil d’État soutient de facto des pratiques anti-syndicales et anti-démocratiques de Smood, valide une CCT au rabais, négociée par un syndicat jaune dans le dos des salarié-e-x-s et cerise sur le gâteau se satisfait du licenciement de 70 personnes. En effet, alors que l’entreprise sous-traitante de Smood a refusé de se mettre en conformité du point de vue légal, 220 livreur-euse-s se sont retrouvés sans emploi. Smood a annoncé vouloir réengager 150 d’entre elleux, situation qui satisfait notre ministre Mme Fischer.

Alors que le dossier Uber subit une trajectoire similaire et ceci malgré la victoire devant le tribunal fédéral, le Conseil d’État serait bien inspiré de rapidement se mettre au travail et de défendre les salarié.e.x.s de ce canton. À défaut, nous le ferons, dans les urnes et dans la rue.

Pablo Cruchon