La réduction du temps de travail répond à une multitude d’enjeux auxquels nos sociétés sont actuellement confrontées. Le dernier jour de la session d’hiver, Stefanie Prezioso (EàG) et Tamara Funciello (PS) ont déposé une motion conjointe réclamant la baisse du temps de travail avec le maintien du salaire. Passage en revue des diverses améliorations que permettrait une réduction du temps de travail.

C’est tout d’abord un pas vers l’égalité entre les sexes. Les temps partiels dans lesquels les femmes sont sur-représentées les sanctionnent doublement (salaire et retraite). Passer de 42h à 35h permettrait aussi d’aller vers un meilleur partage des tâches ménagères entre femmes et hommes.

Les 35h représentent également une réponse clé à la crise environnementale et au réchauffement climatique, parce que l’avenir ne réside pas dans la croissance sans fin, mais dans le partage des richesses et la valorisation du temps libre. Il faut décroître ce qui est de l’ordre de la production matérielle et accroître ce qui est de l’ordre des prestations sociales ce qui permet de vivre mieux toutes dans une société solidaire qui crée un lien social. Aujourd’hui, on produit la même chose en une demi-journée qu’en 50 heures, il y a 100 ans.

C’est aussi une question de santé publique: tandis que le chômage augmente, la pression économique et sociale exercée sur les personnes en âge de travailler s’accroît et le «burn-out» est devenu un véritable problème de société.

L’enjeu est enfin social. Alors que la durée du travail à plein temps oscille entre 40 et 50 heures en Suisse, la durée effective moyenne de travail y dépasse à peine les 35 heures.

Passer aux 35h en maintenant les salaires des temps pleins, c’est s’adapter à la réalité et permettre de mieux répartir le travail et les richesses. En faisant baisser le chômage, en allégeant les dispositifs d’aides sociales et en faisant baisser les coûts de la santé, le 35h accroîtront le bien-être général de la société.

Diminuer le temps de travail et maintenir les salaires, c’est possible.