Le mercredi 12 octobre la fonction publique genevoise était en grève revendiquant notamment la pleine compensation du renchérissement et le respect de ses mécanismes salariaux… Les salarié·e-s des TPG avaient annoncé une grève pour le même jour.

Notre solidarité sur le terrain dès mercredi à 3 h 30 du matin

La veille déjà, la direction des TPG a pris la responsabilité de perturber le trafic dès 18h00 pour stationner nombre de véhicules hors des dépôts afin d’éviter que ceux-ci soient empêchés de sortir par d’éventuels piquets de grèves devant les dépôts du Bachet, d’En-Chardon et de la Jonction. Une opération anti-grève coûteuse, organisée par la direction en lien avec la direction de la police en recourant à des Sécuritas pour surveiller les bus, stationnés illégalement sur la voie publique pendant toute la nuit.

Dès 3h30 du matin, les piquets étaient en place et, sur les trois sites, les AG du personnel confirmaient rapidement – en l’absence d’offre de la direction – que la grève était maintenue.

Les députés d’EAG, Jean Burgermeister, syndicaliste UNIA  par ailleurs – notre chef de groupe – mais aussi Rémy Pagani, ancien membre du Conseil des TPG et syndicaliste SSP, Pablo Cruchon ancien secrétaire du SSP, Pierre Vanek, président du groupe des retraité·e·s d’UNIA, ainsi que Jean Batou, avaient répondu à l’appel des syndicats et sont venus se mettre à disposition des travailleurs·euses et exprimer leur solidarité avec le mouvement de grève.

Un projet de loi pour la pleine compensation du renchérissement

Notre solidarité s’était déjà exprimée, dans les jours précédents par le dépôt d’un projet de loi prévoyant que si le Conseil d’État rencontre des difficultés budgétaires, qu’il invoque pour ne pas compenser le renchérissement, il suspende le « bouclier fiscal » qui favorise les multimillionnaires. Ce « bouclier fiscal » profite pour plus de 90% aux fortunes de plus de 5 millions et prive l’État de 150 à 200 millions de recettes par an, soit de quoi accorder la pleine indexation des salaires aux 45’000 travailleuses et travailleurs du secteur public et subventionné qui s’activent en première ligne au service de la population !

Il faut relever que notre solidarité pleine et entière avec les grévistes était aussi justifiée par le fait qu’en refusant la pleine indexation, l’État et les TPG envoient un signal catastrophique au secteur privé. Ainsi, notre présence dès mercredi matin aux côtés des grévistes n’exprimait pas une solidarité étroite ou sectorielle, mais un engagement en faveur du maintien du salaire réel de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.

EAG devant les dépôts jeudi aussi

Quoiqu’il en soit, au soir du mercredi 12 octobre, la grève n’avait pas, ou pas encore, conduit la direction des TPG à céder quoi que ce soit… Ainsi, le personnel a-t-il pris la décision de reconduire le mouvement le lendemain. Lorsque nos députés sont arrivés sur les piquets de grève, ils ont appris que la direction des TPG a prétendu et tenté de faire croireque ce mouvement était « illégal » et constituait un mouvement de grève distinct de celui de la veille, nécessitant un nouveau préavis, etc. Dans ces circonstances, nos député·e·s EAG. ont contribué – à la demande et avec le plein soutien des salarié·e·s présents – à éviter que les grévistes  soient contournés par de rares véhicules cherchant à simuler une desserte ordinaire, défendant ainsi le droit de grève.

Il faut relever qu’à aucun moment la police n’a été requise ni n’est intervenue contre les piquets de grève oû les députés EAG présents.

Une direction de mauvaise foi

En cours de matinée, heureusement, la direction a renoncé à passer en force… et a fait une offre aux grévistes de payer (avec retard) la pleine compensation du renchérissement pour 2022, d’ouvrir des discussions pour 2023, de renoncer à toutes sanctions aussi en rapport avec la grève… En une journée et demi d’arrêt de travail les tramelots et leurs collègues ont décroché 0,6% d’indexation supplémentaire de leurs salaires. Une leçon à retenir : la lutte syndicale paye ! D’une mauvaise foi crasse, la direction conteste semble-t-il aujourd’hui les termes d’un accord écrit qu’elle a pourtant signé.

Elle mène aussi la guerre à celles et ceux qui ont contribué à cet heureux dénouement. Quant à nos députés, ils n’ont fait que prendre leurs responsabilités en défendant e droit de grève et en œuvrant à une issue rapide et positive du conflit pour le personnel et la population. Pendant ce temps, que faisait le Conseil d’État à majorité rose-verte ? …il dormait probablement.

La Tribune de Genève de mardi 18 octobre nous apprend que la direction des TPG a déposé plainte contre X. Ce n’est ni la première ni la dernière fois qu’une direction d’entreprise tente de pénaliser une grève et celles et ceux qui la soutiennent. Le monde du travail fera face dans l’unité.

A signaler, que le Grand Conseil se réunissait jeudi 13 septembre à 17h… À cette occasion, une vingtaine de salariés des TPG – pourtant au front depuis deux jours à des heures indues – se sont déplacés pour accueillir et acclamer nos députés devant l’Hôtel-de-Ville et les remercier de leur intervention solidaire. Ce sont eux qu’il faut en réalité acclamer et remercier, au nom de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs de ce canton

Les députés EAG

Pierre Vanek, Jean Bugermeister, Pablo Cruchon, Rémy Pagani et Jean Batou