Le Grand conseil était appelé lors de cette session à prendre acte du rapport du Conseil d’Etat sur la pétition des habitants de l’AUREA (l’ancienne cité Familia) sise à la route de Veyrier demandant à ce que soient rajoutés aux sept immeuble de cette cité des balcons. À l’Issue d’une mobilisation admirable des locataires et de leurs soutiens, il leur a été donné gain de cause. Le rapport très lapidairement a commenté cette situation. Il n’a toutefois pas soulevé le caractère arbitraire et discriminant des choix qui ont prévalu pour arriver à priver délibérément les locataires de cette cité de balcons cet espace d’aération et de détente prolongeant les logements. Nous avons tenu à le relever. Cela a permis de mettre en lumière le cynisme du PLR et l’empathie d’autres partis envers les locataires de la cité AUREA.

Le rapport du Conseil d’Etat, en tentant de rester factuel, n’en consacre pas moins la victoire de la mobilisation et de la lutte des locataires.  Il informe, apparemment sans états d’âme que ces immeubles récemment construits se caractérisent par l’absence de balcons. Ceci pas par hasard ou par omission. Non, mais par la volonté délibérée de faire des économies.  Il apparait en effet que ce projet a été développé à la suite d’un concours d’architecture. Il avait – selon les vœux du Conseiller d’Etat alors en charge du département correspondant – pour ambition de diminuer les coûts de construction de ce type de logements. Il s’agissait d’un projet test ! un test se réalisant comme par hasard dans une fondation immobilière de droit public, une fondation HBM (Habitations bon marché).

« Cette volonté d’économie des coûts de construction s’est traduite par la suppression des balcons et des loggias ». Mais les locataires ne se sont pas laissé.es faire. Il.elles se sont organisé.es. Il.elles se  sont battu et aujourd’hui, la fondation en question, la Fondation Emma Kammacher va rajouter 335 balcons à ces immeubles pour un coût de 9,5 millions, en renonçant à répercuter le poids de ce surcoût sur les loyers des locataires.

Encore heureux ! Mais quel gâchis ! Quel temps perdu ! Tout cela pour avoir voulu faire des économies sur les conditions de logements des locataires modestes. Des locataires qui ne se sont pas résigné.es à être les dindons de cette farce. Espérons que le message aura été entendu et qu’à l’avenir il ne sera plus nécessaire de déployer de tels moyens de mobilisation pour voir satisfaits les besoins aussi élémentaires que légitimes des locataires.


Jocelyn Haller