Lors des débats budgétaires de décembre, le parlement avait refusé de sabrer l’annuité 2018. Ainsi, l’augmentation annuelle due à la fonction publique sera versée cette année. Et le secteur subventionné suivra car il est censé appliquer les mécanismes salariaux. Pourtant, l’Etat n’a toujours pas prévu de prendre en charge complètement les augmentations salariales des entités subventionnées, créant ainsi une forme d’inégalité de traitement, au mépris des prestations publiques.

Les syndicats ont dénoncé depuis longtemps cette incohérence qui contraint les institutions subventionnées à revoir à la baisse leurs prestations dans le but d’honorer l’augmentation des salaires. Afin de corriger cette pratique hypocrite, le projet de loi intitulé « Pas de concurrence entre les prestations publiques et les mécanismes salariaux ! » (PL 11877-A) prévoit que l’Etat accorde un complément d’indemnité annuel afin de couvrir l’entier des charges imposées par les mécanismes salariaux au sein des entités subventionnées. Ce projet de loi aurait dû être accepté en commission si un-e commissaire des Verts ne s’était pas abstenu-e… Mais, en plénière, il avait toutes les chances d’être adopté par une majorité. Las, le 25 janvier, le PLR a tenté d’emblée un coup de poker – un bluff auquel il ne croyait pas lui-même – en demandant le renvoi en commission. Avec l’effet de surprise, des voix ont manqué lors du vote et c’est avec un écart de seulement 2 voix que le renvoi en commission des finances a été accepté, coupant court aux débats en plénum. A l’heure où les conditions de travail du personnel se dégradent et les prestations à la population diminuent, cette manœuvre dilatoire du PLR est méprisable. Il faut espérer qu’après un retour inutile en commission, ce projet de loi puisse revenir rapidement en plénière afin d’être accepté, sans nouveau coup bas de la droite.

par Olivier Baud, député EàG,
olivier.baud@gc.ge.ch