Un projet de loi et une motion réclamant la gratuité du test VIH aux HUG ont été rejetés par une majorité de l’Entente, de l’UDC et du MCG.

Cet enjeu illustre un aspect de notre bataille pour la santé comme bien commun, qui ne peut se réduire à une simple question de responsabilisation individuelle (hygiène de vie, alimentation, boissons, fumée, sexe protégé, etc.). Parce que les causes de la morbidité sont un enjeu social, sur lequel patients et médecins ont une emprise limitée.

C’est vrai du VIH, qui est sorti des forêts d’Afrique équatoriale, il y a près d’un siècle, en suivant les lignes de chemins de fer coloniaux, pour progresser lentement, sans faire de bruit, avant d’exploser de façon endémique au début des années 1980, avec la révolution des transports liée à la mondialisation. Dès le départ, la réponse au VIH nécessitait avant tout une approche sociale  : refus de la stigmatisation des malades  ; campagnes de prévention massives  ; dépistage à large échelle, etc.

Parce que la connaissance de sa propre séropositivité et sa prise en charge médicale visent non seulement à améliorer le pronostic de la maladie, mais aussi à protéger ses partenaires sexuels en se rendant en règle générale non contagieux, la gratuité du test, en particulier pour les plus jeunes, est une mesure de santé publique élémentaire, pratiquée par tous les pays voisins. De surcroît, elle ne coûterait que 200’000 à 400’000 francs par an pour Genève, soit le prix de la prise en charge d’un seul nouveau malade au cours d’une vie. Rien à faire pourtant… La droite genevoise n’en a pas voulu.

par Jean Batou, député EàG,
jean.batou@gc.ge.ch