Le contexte sanitaire remet en question la prise en charge des enfants en âge préscolaire et scolaire durant les vacances d’été, pour deux raisons. D’une part, le fait que l’activité professionnelle de certains parents ait dû être stoppée ou ralentie durant la période de semi-confinement laisse penser qu’il y aura peut-être un besoin d’essayer de compenser le temps perdu en travaillant davantage durant les mois d’été. D’autre part, le plan de protection des personnes, variable au gré de l’évolution de la pandémie, ne permet pas de garantir que les activités de loisirs destinées aux enfants en âge scolaire durant l’été pourront être organisées de façon à offrir un nombre de places suffisant.

Depuis la fermeture des écoles, le 16 mars 2020, l’activité professionnelle de nombreux parents s’est réduite, engendrant des difficultés d’ordres divers, dont économiques. Toutes les familles, même si les conditions le permettent, ne pourront pas forcément partir en vacances. Une inquiétude légitime est donc apparue sous la forme d’une motion (M 2632), amendée et soutenue par Ensemble à Gauche, que le Grand Conseil a hélas refusée, de justesse… Pourtant, le texte déposé par le PDC demandait simplement de maintenir un accueil dans les structures de la petite enfance et d’assurer le nombre de places nécessaires dans les activités de loisirs pour les élèves durant leurs vacances.

Ces deux requêtes étaient distinctes et, si elles ne s’opposaient pas, appelaient des réponses différentes. Il est vrai que les crèches ne sont pas censées rester ouvertes tout l’été et que son personnel a aussi droit à des vacances. Les institutions de la petite enfance ne dépendent par ailleurs pas du canton et la marge de manœuvre du Conseil d’Etat serait restée assez étroite si la motion lui avait été envoyée. Mais la question méritait d’être étudiée. Maintenir un accueil dans les crèches – pas toutes les crèches et pas en continu – serait peut-être une initiative bienvenue pour les familles à la recherche de solutions de garde cet été. Il est facile de décréter qu’il n’y a pas de besoin avéré, mais c’est justement maintenant qu’il aurait fallu évaluer en urgence si une demande existait ou non.

Les camps d’été à la semaine ou les activités à la journée, si leur organisation est possible, ce qui est souhaitable, devront peut-être restreindre le nombre de places pour respecter les normes sanitaires, alors qu’il y a des raisons d’imaginer que la demande sera plus importante, si les parents disposent de moins de jours de congé que d’habitude. Bien sûr, offrir davantage de places implique un recrutement accru de personnel formé pour encadrer les enfants, ce qui n’a rien d’évident ; toutefois, nombre de jeunes pourraient être intéressé.es par cet emploi d’été. Ainsi, la situation exceptionnelle devrait inciter à ne pas abandonner avant d’avoir essayé. Hélas, la frilosité du parlement a encore une fois pris le dessus, alors qu’un partenariat avec les associations actives dans le domaine des activités pour la jeunesse aurait peut-être permis de faire émerger des solutions propres à soulager les familles.

Olivier Baud