Le rapport du conseil d’Etat sur cet objet indique les mesures qui ont été mises en place par celui-ci pour pallier aux lacunes mise en lumière par la motion 2560. Il est intéressant à ce propos de relever à quel point durant ces deux dernières décennies la priorité a été portée sur le contrôle financier et la mise sous la loupe des procédures. New public managment oblige, certains ont cru bon de construire l’action publique sur l’illusion que la qualité se nichait essentiellement dans ces deux domaines alors qu’on aurait pu légitiment la croire ailleurs, la rechercher par exemple dans la vérification du bien fondé et de la bienveillance pour les usager.ères des processus de soins et des suivis socio-éducatifs.

2 établissements sur 17 contrôlés par an et sur annonce, voici la situation qui prévalait au moment du dépôt de la motion. Ce qui produit environ un contrôle tous les 9 ans et laisse passablement la bride sur le coup aux immanquables risques de détérioration de toutes origines de la qualité des prestations. Mais à plus forte raison lorsque l’on considérée les deux dernières décennies de pressions budgétaires et leurs incidences sur les dotations du personnel et les choix discutables réalisés en matière de personnel formé, ou plutôt non formé en l’occurrence, aux tâches requises.

Le rapport du Conseil d’Etat énumère les nouvelles dispositions prises pour contrôler l’activité et la qualité de vie en Etablissement pour les personnes en situation de handicap. C’est bien ! mais ce qui serait encore mieux : ce serait de donner à ces Etablissements les moyens d’assurer la qualité des prestations qui leur incombe ! mais cela c’est autant de la responsabilité du Conseil d’Etat que de celle du Grand conseil.

C’est pourquoi le groupe EàG a pris acte de ce rapport, mais en prévenant qu’il ne cessera de rappeler qu’en matière de quantité et de qualité de prestations des services publics ou subventionnées, il ne suffit pas de mettre sous la loupe le fonctionnement des entités concernées, il faut aussi interroger en la matière les responsabilités des décideurs.

Les évènements dramatiques survenus au Foyer de Mancy ne peuvent être réduits à des responsabilités individuelles : à des erreurs de gestion d’un établissement ou d’une magistrate. C’est bien la logique de financement de l’action publique dont les coutures commencent à lâcher de tous côtés qu’il faut mettre en cause et modifier. Depuis des années la situation de la plupart des services publics nous le démontre. Ainsi en va-t-il pour les HUG, le SPMI, le SPAD, l’HG,l’ OCPM, et plus récemment Mancy et cette semaine encore l’unité d’observation de la Clairière.

Il a été pris acte de ce rapport. Toutefois, s’il faut contrôler l’activité des Etablissements, et des services publics ce dont chacun.e a convenu, il faut aussi être prêt.es à mettre le prix qu’exige la qualité des prestations. Sur ce point, nous nous réjouissons d’entendre les censeur.es de l’activité des établissements et services publics et subventionnés lors de notre rendez-vous budgétaire de décembre prochain ! Nous verrons alors s’il.elles sont prêt.es à mettre le prix nécessaire à la qualité de prestations. Nous verrons s’il.elles auront le courage de briser la logique de la pseudo rigueur budgétaire ; celle qui induit d’importants coûts superflus au nom de prétendues et absurdes économies.

Jocelyn Haller