AVS21 votée définitivement par une majorité réactionnaire des Chambres en décembre est une attaque en règle contre les classes populaires, déjà fortement discriminées en termes de conditions de travail et de vie (salaire, logement, accès à la santé). Les trois mesures phares d’AVS21 sont profondément antisociales. Cette contre-réforme prévoit en effet de retarder l’âge de la retraite des femmes à 65 ans sans compensation, de flexibiliser l’âge de la retraite pour toutes et tous jusqu’à 70 ans, ainsi que d’augmenter de 0,4 point de pourcentage la TVA.  Ensemble à Gauche soutient le référendum aux côtés du Parti socialiste, des Verts et des syndicats et appelle à le signer.

NON à une réforme faite sur le dos des femmes
L’élévation à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes est une provocation, puisque leurs salaires sont toujours inférieurs (de 32% en moyenne) à ceux des hommes, qu’elles sont assignées aux métiers les plus mal rémunérés et les plus précaires, et qu’elles fournissent l’essentiel des tâches de ménage, d’éducation et de soin dans le cadre familial. Avec l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, AVS21 renforce les inégalités entre les sexes liées au système capitaliste.

NON à une régression antisociale
La flexibilisation de l’âge de la retraite pénalise les personnes à faible revenu et celle qui disposent de pensions insuffisantes (celles des femmes sont en moyenne inférieures de 37%. à celles des hommes). Elles se verront plus souvent contraintes à repousser leur départ à la retraite au-delà de l’âge de référence.  Nous nous opposons à une flexibilisation qui se fera au détriment des femmes et des bas salaires. En outre, l’élévation de 0,4% du taux de TVA signifie qu’un effort supplémentaire est exigé des classes populaires, alors qu’une hausse moins importante des cotisations paritaires (employeurs/employé·e·s) atteindrait le même résultat de façon solidaire. L’AVS est une assurance sociale. Son financement croissant par un impôt anti-social comme la TVA est inacceptable. 

Une seule solution: l’intégration du 2e pilier à l’AVS!
La réforme votée au cours de cette session vise à répondre à un déficit structurel dont le total atteindrait 26 milliards à l’horizon 2030. Ce n’est pas la première fois que de telles projections sont dramatisées par le Conseil fédéral et nul n’est obligé de le croire sur parole (les comptes de l’AVS 2020 ont bouclé sur un excédent de 1,9 milliard). Jusqu’ici, ses prévisions pessimistes, destinées à justifier plusieurs autres régressions ont en effet été démenties par les faits. Parallèlement à AVS21, les Chambres fédérales sont en train de discuter d’une réforme de la LPP prévoyant une hausse du montant global des cotisations et une baisse des rentes d’environ 12%.

Ensemble à gauche défend un système de pension fondé sur la répartition, sûr et solidaire, qui intègre le 2e pilier, maintient les avantages acquis et garantit à tout le monde une rente correspondant à 75% de son dernier salaire, avec un montant plancher de 4000 francs par mois et un montant plafond de 8000 francs. Il suffirait pour cela que chacun·e cotise pendant 44 ans, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’AVS, au taux cumulés de l’AVS et de la prévoyance professionnelle, que les subventions publiques actuelles soient maintenues, et que la fortune du 2e pilier et de l’AVS (plus de 1000 milliards de francs) soit convertie en un fonds souverain destiné à des investissements sociaux et écologiques. Des mesures transitoires permettraient aussi à chacun·e d’opter pour le régime le plus avantageux pour elle/lui, et ceci jusqu’à dix ans après l’introduction du nouveau système. Nous reviendrons à la session de mars 2021 sur cette perspective de réforme structurelle avec une proposition détaillée et chiffrée.