Lors d’un échange relayé par l’agence Sputnik,Poutine avait répondu sur le fait qu’il avait l’air plus heureux en compagnie d’animaux sauvages qu’avec ses ministres, en reprenant un mot de Fréderic de Prusse «Plus je connais les hommes, plus j’aime les chiens» !

Le goût des autocrates pour les chiens plutôt que les humains a inspiré l’ironie de notre député Pierre Vanek, affirmant que si la loi genevoise imposait des médailles à tous les chiens du canton, il fallait – par amitié – éviter cette indignité au député PDC Mettan, qui voulait qu’on déroge pour lui à l’interdit fait aux élus de recevoir des décorations d’Etats étrangers.

Mais l’indignité lui fut infligée à une voix de majorité, celle de son collègue PDC, président du Grand Conseil. Or cette médaille, octroyée sur décret de Poutine, vient d’un régime autoritaire, obscurantiste et réactionnaire, bafouant libertés et droits démocratiques, qui réprime, emprisonne, voire assassine des opposant-e-s, qui multiplie les restrictions aux droits de réunion et de manifestation, qui persécute les journalistes, harcèle et interdit un nombre toujours croissants d’ONG…

Renvoyant au rapport 2016/17 d’Amnesty International et, sur la question de la liberté de la presse, aux infos de Reporters sans frontières, Pierre Vanek a également plaidé contre la honte pour le parlement genevois lui-même que représentait cette dérogation, qui laisserait entendre, comme l’affirmait Donald Trump l’autre jour, que Poutine serait à ses yeux quelqu’un de «respectable» !

par Julien Repond, assistant parlementaire,
julien.repond@gc.ge.ch