Le groupe Ensemble à Gauche a déposé une motion, suite au scandale survenu au chantier du centre de tri des bagages de l’Aéroport International de Genève (AIG). Une entreprise sous-traitante a été exclue du chantier cet été, car elle ne respectait pas les usages professionnels de la branche, ni le salaire minimum légal. Depuis, le Conseil d’Etat est resté extraordinairement passifs et les salariés n’ont aucune garantie de pouvoir continuer le travail et de toucher les arriérés de salaires. Nous avons demandé le traitement en urgence et celui-ci a été accepté. Malheureusement, le parlement n’a pas eu le temps de traiter ce sujet lors de la dernière session. Ensemble à Gauche continuera la bataille pour s’assurer que les salariés ne soient pas victimes de ce nouveau scandale.

Le 22 août, la Tribune de Genève révélait qu’une entreprise avait été exclue de l’important chantier du nouveau centre de tri des bagages de l’aéroport. L’AIG avait mandaté l’entreprise Leonardo SA afin d’effectuer des travaux de démontage, montage et manutention. Cette entreprise a sous-traité ces travaux à l’entreprise industrielle italienne Fincantieri SA qui a elle-même sous-traité à Mitel International SA. Le 15 juillet dernier, le Bureau de contrôle paritaire des chantiers (BCC) a effectué un contrôle sur le chantier et a constaté des infractions flagrantes au salaire minimum genevois et de graves manquements aux usages de la part de Mitel International SA. Certains travailleurs étaient en activité 7 jours sur 7, de 10 à 12 heures par jour. Ils étaient parfois rémunérés 9 euros de l’heure en travaillant jusqu’à 240 heures par mois ! A cela s’ajoutent des heures supplémentaires qui n’étaient pas – ou partiellement – payées. Suite à l’exclusion de Mitel International SA, les travailleurs se sont retrouvés dans l’incertitude totale. Ils ne savent toujours pas s’ils reprendront le travail et si les arriérés leur seront versés.

Il est injuste que les salariés fassent les frais d’une situation dont ils sont déjà les premières victimes. Cette situation est d’autant plus intolérable qu’elle a pour cadre l’AIG, une régie publique. Le Conseil d’Etat doit désormais agir pour garantir le maintien du travail et le versement des salaires. Malheureusement, le gouvernement a choisi jusqu’ici de rester immobile. Plus largement, il est important de s’assurer que de tels scandales ne se reproduisent plus, en particulier dans le cadre de marchés publics.

La motion déposée au Grand Conseil exige notamment que le Conseil d’Etat fasse le nécessaire pour que les travailleurs du chantier puissent poursuivre le travail et percevoir des salaires en accord avec les usages de la branche et le salaire minimum cantonal. Si le traitement en urgence a été accepté par une majorité du parlement, nous n’avons pas eu le temps d’aborder la motion par manque de temps lors de la dernière session. Ensemble à Gauche poursuivra la bataille pour s’assurer que les salariés ne soient pas victimes de ce scandale et pour que le Conseil d’Etat s’engage à faire respecter la loi en termes de protection des travailleurs.

Jean Burgermeister