Plusieurs objets concernant la lutte contre la pénurie de logement et contre les abus des spéculateurs ont été soumis au Grand Conseil lors de la dernière session. Malheureusement, la droite s’appuyant sur une extrême-droite toujours à son service, a balayé toutes ces propositions de régulation, sanctifiant un peu plus les inégalités d’accès aux logements.

Transformer des résidences secondaires en logements accessibles : la droite dit NON
L’enjeu central du projet de loi déposé par notre camarade Pierre Bayenet était clair : lutter contre les milliers d’appartements vides qui servent de résidence secondaire aux plus nantis. En proposant d’abaisser le taux maximal de résidence secondaire dans le canton à 10% (actuellement 20%) du parc immobilier, ce projet de loi avait le mérite de fournir une base légale pour lutter contre ce genre de pratique. Le refus de la droite et de l’extrême-droite s’explique à la fois par la volonté de protéger les avantages des plus nantis de ce canton, mais aussi éviter un autre effet collatéral de ce projet. En effet, l’adoption du texte aurait permis à la fois de baisser le nombre de lit froid, mais aussi de forcer certaine personne à se domicilier fiscalement à Genève. Actuellement, plusieurs personnes vivent à Genève tout en se déclarant dans un autre canton ou un autre pays afin d’optimiser leur imposition. Défendre un marché du logement de plus en plus inaccessible et l’évasion fiscale des plus riches, voici le programme de la droite et le MCG. Privilège quand tu nous tiens !

Protéger le parc locatif en luttant contre la fraude  
Le deuxième objet soumis au vote et refusé par la majorité bourgeoise est le projet de loi visant à lutter contre la fraude permettant de contourner les règles de la loi sur les démolitions et rénovations (LDTR). Concrètement ce texte prévoyait de renforcer les moyens de lutte contre la fraude qui permet de ventre des appartements à but locatif. En effet, la LDTR a pour principal but de protéger le parc locatif contre les logiques spéculatives. Cette protection permet de maintenir un parc locatif minimum et de lutter contre la gentrification dans les quartiers populaires. Pourtant rien ne semble freiner les appétits financiers et des pratiques frauduleuses ont vu le jour afin de contourner ces interdictions pour pouvoir vendre les appartements à la découpe. Malheureusement, la majorité du parlement porté par les intérêts des milieux immobiliers ont jugé qu’il était urgent de ne rien faire.

Pablo Cruchon