Acte 1 : en commission fiscale, le PLR unanime soutient deux projets de renforcement du bouclier fiscal de Ronald Zacharias, avec l’UDC et le MCG, pour réduire d’au moins 160 millions l’imposition des multimillionnaires.
Acte 2 : en plénière du Grand Conseil, la direction du PLR décide de reculer et de renvoyer ces objets en commission, d’où ils n’auraient jamais dû sortir. La priorité est à la baisse de 600 millions de l’imposition des grandes entreprises (RIE III-PF 17).
Cette pitrerie lamentable a pourtant réussi à intimider le PS et les Verts, qui ont finalement voté le renvoi en commission de ces deux projets. Sans ce soutien inespéré, le PLR aurait dû sans doute déjuger ses commissaires en ne votant pas ces deux textes, la mort dans l’âme. Sans parler du MCG, qui ne savait pas comment se sortir de ce mauvais pas, et qui a lui aussi voté le renvoi en commission de ses propres textes…
Si ces deux objets avaient été adoptés par le Grand Conseil, Ensemble à Gauche aurait évidemment lancé un référendum facilité (500 signatures) pour dénoncer la majorité actuelle de démontage social à la solde des privilégiés. Et nous aurions gagné. Sans compter que ces textes étaient contraires au droit supérieur et n’auraient pas résisté à l’examen de la Chambre Constitutionnelle.
Pourquoi le PS et les Verts ont-ils donc reculé ? Par peur ? Un peu. Mais aussi et surtout – ce qui est plus inquiétant ! – parce qu’ils voulaient ainsi « garder le contact » avec « la droite raisonnable » (la direction du PLR et du PDC !?), qui compte sur eux pour soutenir sa version genevoise de RIE III-PF 17, comme le font leurs candidat-e-s au Conseil d’État.
Gageons cependant que les socialistes et les verts sauront dire NON avec nous et avec les syndicats à la deuxième saison de RIE III-PF 17, comme ils ont su dire NON à la première saison, en dépit du soutien de leurs élu·e·s ou candidat·e·s aux exécutifs. Il en va de l’avenir de nos services publics et de nos prestations !
par Jean Batou, député EàG,
jean.batou@gc.ge.ch