Avec le vote sur le PL 11323 A, c’est à une tentative de l’UDC d’introduire un horaire de 42 heures de travail dans la fonction publique, et partant dans le secteur subventionné, qu’une majorité du parlement s’est opposé. Non pas qu’elle ait été touchée par la grâce, mais par simple prudence.
Il faut en effet se souvenir qu’après avoir rejeté cet objet en commission en décembre 2014, une grande partie du parlement était pourtant prête à suivre le Conseil d’Etat lorsqu’il a repris cette proposition à son compte et l’a intégré à son train de « mesures structurelles » à fin 2015, lors des débats sur le budget 2016. Cette proposition, ainsi que ses jumelles, tout aussi mal inspirées, ont amené près de 11 000 personnes dans la rue au cours de l’hiver 2015-2016. A n’en pas douter, la majorité de droite du parlement n’a pas voulu rééditer cette provocation, et reste pour l’heure sur « son quant à soi » en ce qui concerne les mesures structurelles que pour le moment le Conseil d’Etat évite soigneusement de révéler. Réjouissons-nous du rejet du projet de loi UDC sur les 42 heures, mais restons attentifs et mobilisons-nous d’ores et déjà contre la prochaine offensive du Conseil d’Etat qui mettra, à n’en pas douter, à mal autant les conditions de travail du personnel de la fonction publique et du secteur subventionné que les prestations aux usager-ère-s avec son projet de budget 2018.
par Jocelyne Haller, députée EàG,
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