Le Grand Conseil a adopté deux résolutions : l’une pour augmenter la subvention de Genève au CICR afin de faire face au désastre humanitaire en Ukraine ; l’autre pour condamner l’agression russe, soutenir les sanctions de l’Union européenne envers Moscou et « accueillir sans réserve la population fuyant la guerre ». Nous veillerons à ce que cet élan concerne l’ensemble des réfugié·e·s ! Nous avons soutenu ces textes. Seule l’UDC s’y est opposée.

Nous sommes aussi revenus sur les responsabilités de place économique genevoise, de plus en plus tournée vers le trading des matières premières et la gestion de fortune. En effet, comme l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, la Fédération de Russie est dominée par une pétro-oligarchie autoritaire dont beaucoup d’intérêts sont traités à Genève. Et ce n’est pas un hasard si ces pays mènent des guerres meurtrières, les premiers au Yémen, la seconde en Ukraine et en Syrie.

En effet, dans le monde d’aujourd’hui, les hydrocarbures ne sont pas seulement les agents d’une course à l’abîme effrayant vers le réchauffement climatique et la destruction de la biodiversité, ils alimentent aussi des États rentiers, militarisés à l’extrême, qui utilisent cette formidable manne pour écraser par tous les moyens toute manifestation populaire en faveur des droits démocratiques et de la justice sociale, chez eux et au-delà de leurs frontières.

En fondant son économie de plus en plus sur l’accueil de ces activités parasitaires, profondément nuisibles pour la justice sociale, pour les droits des peuples, pour la démocratie, pour l’environnement et pour la paix, l’économie genevoise et les autorités qui soutiennent cette orientation ne devraient pas s’étonner des conséquences mortifères de ces trafics. Ils ne s’en soucient d’ailleurs que lorsqu’ils viennent menacer la stabilité des affaires, en particulier en Europe occidentale. Nous avons saisi cette occasion pour le leur rappeler.

Aujourd’hui, notre soutien sans réserve va à la résistance héroïque du peuple ukrainien pour la défense de ses droits nationaux, tout particulièrement aux forces qui luttent en son sein pour la justice sociale, mais aussi aux mouvements démocratiques et antiguerre en Russie. Nous nous mobilisons également pour une aide humanitaire massive à l’Ukraine sous les bombes et pour l’accueil de tous les réfugié·e·s sans distinction.

Jean Batou