Le 24 novembre 2016 a été signé à Bogota un accord de paix entre l’Etat colombien et les FARC-EP. Cet accord a mis fin à plus de 50 ans de guerre; il a été inscrit comme un accord spécial dans le cadre du Droit International Humanitaire et de la Convention de Genève. Depuis plusieurs mois pourtant, différents organismes internationaux ont dénoncé le non-respect des accords de la part du gouvernement actuel. Le Conseil fédéral ayant été désigné comme dépositaire de l’accord, Ensemble à Gauche a posé plusieurs questions au gouvernement à ce sujet.

Parmi les faits les plus graves, 198 ex-combattants et 29 membres de leurs familles ont été assassinés à ce jour; des syndicalistes des organisations paysannes, représentants des mouvements pour la récupération de la terre ou pour la substitution des cultures illicites notamment, tous actifs pour la mise en pratique de ces accords, ont aussi été tués De nombreux ex-combattants et une nouvelle couche de la population ont été ainsi conduits à affronter une nouvelle guerre.

Le 7 avril 2018, la presse espagnole a fait référence à une lettre des ambassadeurs de Norvège, Suisse et Suède exprimant leur inquiétude face au manque de transparence de la part du gouvernement colombien quant à l’utilisation des 200 millions de dollars mis à disposition par ces pays au fonds de soutien de la paix ‘Fondo Colombia en Paz’. Le procureur général colombien a entamé une enquête, qui n’a encore donné aucun résultat.

Le 4 mai 2020, la presse colombienne a dénoncé l’existence d’un contrat de l’équivalent de plusieurs millions de francs avec une entreprise de communication (Du Brands SAS) afin de gérer l’image et la communication via des réseaux sociaux de la présidence, payé par les fonds destinés à la paix via le Fondo Paz (Fondo de programmas especiales para la paz).

Questions au gouvernement :

La Suisse est garante des accords de paix de 2016 entre le gouvernement colombien et les Farc. Or la violation de ces accords par le gouvernement colombien est dénoncée par des organismes internationaux de plus en plus nombreux. Le Conseil fédéral a-t-il été informé de ces violations? Que compte-t-il mettre en place pour s’assurer dorénavant du respect de ces accords? 

Toutes ces informations nous préoccupent quant à l’utilisation des aides à la paix de la Suisse envers la Colombie. La Confédération peut-elle garantir que ces aides, envoyées sous différentes formes, ne servent pas à alimenter la corruption, ou plus grave encore, la violation des droits de l’homme, les persécutions et les assassinats contre les opposants politiques ?

Afin de répondre à cette inquiétude, le Conseil fédéral peut-il nous donner un aperçu des montants exacts destinés à la coopération et à la paix en Colombie ainsi que leur utilisation?