Le 24 juin dernier, L’EMS La Résidence Notre-Dame licenciait le camarade et délégué syndical Mahad Sufi Nur, connu notamment pour son rôle actif dans la grève de 2017 contre les externalisations du personnel hôtelier en EMS. Ce licenciement antisyndical n’est pas resté sans réponse et un comité de soutien, dont EàG fait partie, s’est formé au mois d’aout. Malheureusement, la motion rédigée par le comité n’a pas pu être discutée par le parlement à cause d’un MCG qui s’est couché devant les mouvements d’humeur de son magistrat. La lutte continue…

« Remise tardive de votre convocation au Tribunal de première instance et téléphones privés récurrents durant vos heures de travail » : voici les motifs futiles adressés à notre camarade Mahad en juin dernier pour motiver son licenciement. L’employeur n’a même pas pris la peine de construire une justification crédible à ce licenciement antisyndical.

Mahad : au service des salarié.e.x.s

Pour rappel, Mahad nettoyeur et délégué syndical agissait très activement pour organiser la défense des droits du personnel des trois établissements. Moteur dans la grève de 2017, il se battait ces derniers mois pour mobiliser ses collègues externalisés de l’EMS La Coccinelle, afin que ceux-ci demandent leur réintégration parmi le personnel de l’EMS, au sens du PL 12544 récemment approuvé par le Grand Conseil. Il venait également de réclamer à son employeur la prise en compte du temps d’habillage comme temps de travail, au sens de la LTr.

Un comité de soutien large

Face à ce licenciement au caractère indubitablement antisyndical, une réponse collective a commencé à se structurer cet été. Au mois d’aout, plusieurs syndicats, partis politiques et personnalités se sont regroupés au sein d’un comité de soutien à Mahad. Ce comité a évidemment pour but d’obtenir la réintégration du camarade licencié, mais aussi de travailler au renforcement de la protection des délégué.e.x.s syndicaux.

Un soutien politique compromis par la MCG

Sous l’impulsion d’EàG, le comité a rédigé une motion (M 2869)[PC1]  pour demander au Conseil d’État non seulement d’intervenir comme médiateur dans le cadre du licenciement de Mahad, mais également de commencer un travail sur les mécanismes de protection des délégué.e.x.s syndicaux au sein de l’administration et du secteur subventionné. Avant le vote sur l’urgence, cette motion semblait avoir le soutien d’EàG, des socialistes, des Vert.e.s et du MCG, lui assurant ainsi une majorité confortable. Malheureusement, au cours des trois votes nécessaires pour obtenir l’urgence d’un objet parlementaire, Mauro Poggia est allé sermonner son groupe parlementaire qui a préféré, au mépris de ses engagements, obéir à leur petit chef… Il nous a manqué 3 voix pour obtenir l’urgence. La motion est aujourd’hui coincée dans les limbes de l’ordre du jour du Grand Conseil, mais ceci n’entame pas notre détermination. EàG reviendra à la charge pour le camarade Mahad et pour protéger réellement les délégué.e.x.s syndicaux.

Pablo Cruchon