Les employé-e-s des services publics et du secteur subventionné sont en grève aujourd’hui pour défendre les conditions de travail, les salaires et les prestations à la population. Ensemble à Gauche exprime sa solidarité et son soutien sans faille à cette mobilisation. Alors que les partis « gouvernementaux », socialistes et verts compris, semblent avoir trouvé un accord pour un budget sans l’annuité due au employé·e·s, qui œuvrent aujourd’hui en première ligne contre la pandémie, nous refusons de cautionner une démarche qui fait du service public une variable d’ajustement. En pleine crise, il est impératif de défendre des conditions de travail, des salaires et une offre de services publics répondant aux besoins de la population.

Le Conseil d’Etat a annoncé en septembre son intention de démanteler les conditions de travail, sabrer les salaires et dégrader les retraites de la fonction publique.  Le budget et le plan financier quadriennal prévoyaient plus de 300 millions d’économies sur le dos des salarié·e·s du Grand État d’ici 2024. Parallèlement, la baisse massive de l’impôt sur les bénéfices des entreprises devrait coûter quelque 300 millions ! La mobilisation large des travailleurs·euses a déjà permis une victoire d’étape, puisque le projet de baisse de 1% des salaires a été balayé en commission des finances, avant que le Conseil d’Etat ne le retire pour dissimuler son échec.

Mais cette victoire ne doit pas occulter le fait que le projet de budget reste largement insatisfaisant. D’abord, aucune réponse sérieuse n’est annoncée pour répondre à l’insuffisance des services publics, notamment dans le domaine des soins, que la crise met en lumière. Ainsi, les HUG manquent cruellement d’effectifs, malgré le fait que le personnel travaille au quotidien dans des conditions extrêmement pénibles. Le manque de réponse conséquences en la matière de la part du gouvernement, ainsi que son obstination à sabrer dans les salaires, pourrait avoir des conséquences lourdes sur un personnel lessivé par les deux vagues de Covid-19. Dans le domaine du social également, les postes sont largement insuffisants pour répondre à l’explosion de la précarité, une tendance constante de ces dernières années, qui s’est accélérée de manière dramatique sous l’effet de la crise actuelle.

Ensuite, le projet de budget prévoit une suppression de l’annuité en 2021, qui fait pourtant partie intégrante des conditions salariales du personnel à l’embauche. Si le Conseil d’Etat la justifie par le déficit important, cette suppression est devenue la norme et non l’exception. Pour la majorité du Grand Conseil et le gouvernement, les revenus de la fonction publique, mais aussi le refus de financer les postes indispensables, sont une variable d’ajustement pour résorber les déficits.  Alors que nous comptons sur ceux-ci pour endiguer la deuxième vague, il est indécent de s’en prendre à leurs revenus.

L’État doit au contraire se donner les moyens de délivrer les prestations indispensables à la population et de garantir les revenus de ses employé-e-s, plutôt que de servir sur un plateau de nouvelles opportunités de profits au secteur privé, que ce soit aux cliniques privées de Gilles Rufenacht ou aux requins de la finance comme Abdallah Chatila. C’est pourquoi il est urgent de s’attaquer aux privilèges fiscaux des très grosses fortunes qui ne souffrent pas de la crise. Bien au contraire, le processus de concentration des richesses s’accélère. Ensemble à Gauche sera donc aux côtés des travailleurs·euses en grève pour la défense des services publics est la redistribution des richesses.