Une pétition du Cartel intersyndical, déposée en décembre 2018, demandait l’application des mécanismes salariaux. Requête qui, d’une certaine manière, ne devrait pas être formulée année après année puisque c’est une disposition prévue par la loi. La réponse du Conseil d’Etat à la pétition vient de tomber. Grosso modo, c’est la faute à la pandémie covid-19 si les traitements du personnel sont mis à mal ! Ben voyons…

Mettre en avant la pandémie et les difficultés économiques et financières qui en découlent pour expliquer l’absence de versement de l’annuité 2021 est une piètre excuse lorsque que l’on sait que cela fait des lustres que les gouvernements s’échinent à ponctionner les salaires de la fonction publique en supprimant, entre autres, les augmentations annuelles dues.

Devant cette réponse peu admissible, Ensemble à Gauche a demandé au Conseil d’Etat de revoir sa copie. Mais il n’a pas été suivi par le parlement. Ainsi, l’Etat-employeur peut continuer sans vergogne à se servir dans les poches de son personnel – en suspendant l’annuité 2023 par exemple –, à lui demander de financer lui-même les postes nécessaires, au prétexte de la difficulté à établir le budget cantonal.

Pourtant, en parallèle, les rentrées fiscales extraordinaires, soit disant imprévisibles et non récurrentes, qui se chiffrent en dizaines de millions, continuent à tomber régulièrement, mais sans que les employé.es en profitent. « Le fisc genevois saisit 125 millions à un milliardaire » titrait la Tribune de Genève du 1er septembre 2021. Largement de quoi payer l’annuité 2023… et 2024!

Olivier Baud