Le PDC, qui avait annoncé, avant les élections cantonales, vouloir lutter contre les produits phytosanitaires (pesticides) s’est soudainement dégonflé une fois les élections passées. Rappelé à l’ordre par le PLR, il a entièrement vidé de sa substance un projet de loi qu’il avait lui-même déposé.

Quelques semaines avant les élections cantonales, le PDC avait déposé un projet de loi constitutionnel visant à interdire « l’importation, la vente et l’utilisation à usage non professionnel de produits phytosanitaires » ainsi que des mesures pour en limiter l’utilisation professionnel, l’Etat étant notamment chargé de définir « les produits à exclure ». Un projet qui avait fait les gros titres et permis au PDC de se teinter de vert.

Abordé une première fois en plénière le 23 novembre, le projet de loi qui jouissait alors d’une majorité n’avait pas pu être voté. Mauvais perdant, le Conseil d’Etat avait en effet refusé de demander le 3eme débat. Une manœuvre peu démocratique qui avait renvoyé le projet en commission.

Entre temps, le PDC aurait réalisé qu’il n’était pas conforme au droit fédéral. Mais surtout, il a été rappelé à l’ordre par le PLR qui a tapé du poing sur la table. La volonté affichée de lutter contre les produits phytosanitaires s’est donc complètement évaporé lors des travaux en commission. Une majorité de droite, n’osant pas assumer purement et simplement sa volonté de ne rien faire, a donc fait voté un amendement remplaçant les précédents et stipulant que « L’Etat prend des mesures afin de réduire les risques liés à l’utilisation de produits phytosanitaires. Il encourage le développement de méthodes alternatives permettant d’en limiter l’usage, notamment par un soutien économique ou technique. ». Une formule alambiquée qui résume à peu de chose près ce que l’Etat fait déjà.

Toutes les tentatives de la gauche de faire des amendements à peine plus audacieux ont été balayé par un front PDC-PLR. Les élections passées, les promesses du PDC se sont envolé. Il est décidément difficile d’espérer des politiques favorables à l’environnement émanant de ce Grand Conseil. Une frilosité qui contraste durement avec les revendications portées massivement par la jeunesse lors des grèves pour le climat.

Jean Burgermeister