Depuis quelques temps des député.es ont été alerté.es par de nombreux acteurs de terrain sur le risque que le Welcome center de la gare ne ferme, et que les personnes qui arrivent à Genève ne puissent obtenir l’aide dont ils ont un urgent besoin. Une motion a été déposée pour revendiquer que le Welcome Center soit pérennisé à la gare de Cornavin et que d’autre lieux de ce type soient mis en place. Elle revendique également que soit fournis aux bénévoles œuvrant au Welcome Center les moyens d’assurer un accueil digne et le soutien de professionnel.les formé.es. Sensible à la nécessité impérative de répondre au devoir d’hospitalité, la majorité du Parlement a voté sur le siège cette motion.  

L’exode des Ukrainien.nes pour fuir la violence et la destruction générée par l’agression de la Russie envers leur pays mène une partie d’entre eux.elles en Suisse, et notamment à Genève. Depuis le mois de mars, un accueil 7/7 de 08h du matin à 22h est effectué par des bénévoles à la gare de Cornavin. L’ampleur de la tâche est titanesque. Les dossiers dramatiquement complexes en raison de l’état de détresse et d’extrême vulnérabilité des réfugiés ukrainiens arrivant en force à Genève. Actuellement les bénévoles s’épuisent, la sécurité n’est garantie qu’au prix d’efforts conséquents. Leur demandes d’aide n’ont été que partiellement entendue. Les moyens alloués ne suffisent pas. La gestion d’un tel lieu et le suivi des bénévoles afin de garantir un lieu sécurisé, est crucial. Les tâches de coordination et la responsabilité d’un tel lieu, de même que l’accompagnement de personnes ayant affrontés des situations de violence et de chaos ne peuvent relever du bénévolat.

L’Etat doit endosser ses responsabilités. La délégation de responsabilité qu’il opère au Welcome Center, si elle pouvait s’expliquer dans l’urgence ; devient inacceptable dans la durée. Si l’urgence a pu justifier de s’appuyer sur des bénévoles, le basculement sur une longue durée impose de trouver d’autre réponse. C’est pourquoi le groupe parlementaire d’EàG a-t-il soutenu cette motion et interpellé le Conseil d’Etat sur le fait que c’est avant tout le secteur associatif qui fait montre de réactivité sur le terrain et se donne les moyens d’agir là où l’Etat devrait y pourvoir. La question a dérangé. Elle fait pourtant sens alors que systématiquement le constat s’impose que les mesures d’austérité font obstacle à la mise en place de services adaptés aux besoins des populations auxquels ils s’adressent. Pour EàG le devoir d’hospitalité n’est pas un vain mot et nous poursuivrons notre engagement en faveur non seulement des réfugié.es ukrainien.nes, mais de tous les migrant.es qui ne sont malheureusement pas accueilli.es avec la même bienveillance.

Jocelyn Haller