La motion 2786, signée par des député·e·s de plusieurs partis, demandait que le canton prenne le relais de la Confédération pour le maintien de la gratuité des tests COVID. Nous avons soumis deux amendements qui ont été rejetés : d’abord pour que cette gratuité soit assurée, non seulement aux résident·e·s genevois, mais à toutes les personnes qui travaillent dans le canton ; ensuite, pour que les personnes testées se voient systématiquement proposer un rendez-vous pour la vaccination (à noter que les vert·e·s ont voté majoritairement contre ce second amendement !).
Les opposant·e·s, le PLR en première ligne, mais aussi le magistrat MCG Mauro Poggia, ont fait valoir que la gratuité restait garantie pour les personnes présentant des symptômes de COVID, et que les tests dits « de convenance » devaient être payants pour faire pression sur celles et ceux qui refusent de se faire vacciner mais ne veulent pas renoncer à leur vie sociale. Malheureusement, une majorité de député·e·s socialistes et verts leur ont finalement emboîté le pas. Cette motion a donc été refusée.
Sur le plan épidémiologique, il s’agit d’une erreur grossière. En effet, cette pression financière forcera sans doute une partie des réticent·e·s à se faire vacciner, mais elle créera surtout une inégalité parmi les vaccino-sceptiques. Il y aura celles et ceux qui ont les moyens de payer pour se soustraire à la seringue et celles et ceux qui devront renoncer à nombre d’activités sociales faute de pouvoir se payer des tests à répétition. Résultat: ils-elles pourront contracter la maladie sans le savoir et contaminer d’autres personnes dans les transports publics, sur leur lieu de travail, dans les magasins ou dans la rue.
Jean Batou