Une motion déposée par Ensemble à Gauche et réclamant la préservation du patrimoine musical enregistré a été acceptée à l’unanimité lors de la dernière session du Grand Conseil. Un signal fort afin de préserver les témoignages de la vie sonore de notre époque et du siècle passé !

Nous sommes toutes et tous un concentré de multiples cultures. Depuis bien longtemps déjà l’humanité s’efforce de garder son histoire vivante, au niveau architectural, musical, artistique, linguistique, etc… Mais qu’en est-il des sons, quelles ambiances sur les marchés dans les rues Babylone, quelles insultes à la mode durant la Haute Egypte, quels rires d’enfant dans les maisons de Genève aux 15e siècle, quelle voix portaient la marche des Croisés ? Rien, n’avons rien du quotidien, rien des commentaires d’un fait divers, rien sur la joie d’une découverte, rien sur le plaisir glouton et parfois bruyant d’un bon plat. L’histoire est écrite, décrite, illustrée par la peinture, le dessin, la sculpture ou les textes, mais toujours silencieuse.

Depuis la fin 19è siècle l’histoire est enfin devenue sonore et les images se sont animées ! Or, si depuis, les techniques se sont affinées, la plus parts des supports sont vieillissants. Si nous voulons garder des témoignages de la vie sonore de cette période qui est aussi la nôtre, nous devons faire en sorte que ces supports, disques, bandes magnétiques, films etc., ne disparaissent pas par manque d’intérêt pour leur survie et condamne ainsi notre temps à sombrer lui aussi dans le silence. C’est en cela que ce travail de préservation n’est pas seulement nécessaire mais indispensable à l’Histoire.

Salika Wenger