Alors que la situation en Ethiopie est considérée à risque par de multiples organisations internationales, la Suisse et son Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) ont décidé malgré tout d’y renvoyer par vol spécial des Ethiopiens ayant requis la protection de la Suisse face aux tensions politiques et à l’état de guerre civile qui règnent dans leur pays. Notre groupe a rédigé une résolution à l’attention de l’assemblée fédérale pour condamner ces renvois et le mépris des droits humains qu’ils révèlent. Nous demandons l’arrêt des renvois vers tous les pays qui bafouent les droits humains.

Le mercredi 27 janvier 2021 au soir, 3 Ethiopiens : Tahir Tilmo, Arkisso Solomon, Teklu Feyisa et ainsi que d’autres Ethiopiens provenant d’autres cantons, qui avaient requis la protection de la Suisse, ont été expulsés en Ethiopie. A Genève, malgré une forte mobilisation citoyenne et associative et le secours d’avocats, le Conseil d’Etat n’a pas exercé la marge de manœuvre dont il dispose pour surseoir à ces expulsions

Cette attitude contraire au devoir d’hospitalité, envers quiconque requiert la protection de la Suisse en raison des menaces qui mettent en péril son intégrité, n’est pas acceptable et viole les principes fondamentaux du droit d’asile.

Les évènements en question ont également mis en lumière les agissements de la société OSEARA, censée évaluer l’aptitude au transport des personnes expulsées et accompagner les vols. Un cahier des charges potentiellement pétri de conflits d’intérêts qui rend sujette à caution l’intervention de cette société.

Par ailleurs, la validité de l’extension à la Suisse de l’accord de réadmission et de collaboration intervenu entre l’Union européenne et l’Ethiopie apparaît particulièrement discutable et peu transparente. Il faut souligner qu’il n’a pas été publié au recueil officiel du droit fédéral. Il s’apparente dès lors plutôt à « un accord secret, sans valeur ».

Depuis les faits énoncés la situation en Ethiopie ne fait que se dégrader. Son gouvernent, son président, mêmes ont admis de graves manquement aux droits humains. Il est donc non seulement urgent que la Suisse s’interdise tout renvoi dans des pays où les droits humains sont bafoués, tels qu’en l’occurrence l’Ethiopie, mais qu’en plus le SEM s’enquiert de la situation des personnes qu’elle a renvoyées en Ethiopie et qu’il veille à s’assurer de leur sécurité.

C’est pourquoi, nous avons rédigé cette résolution cette résolution proposant au Grand conseil de faire usage de son droit d’initiative cantonale à l’égard de l’assemblée fédérale. Cette résolution s’adresse non seulement à l’assemblée fédérale, mais également au Conseil d’Etat pour l’interroger sur les motifs qui l’ont conduit à ne pas faire usage de sa marge de manœuvre pour éviter ces renvois forcés vers l’Ethiopie et d’expliquer comment une personne hospitalisée peut être extraite de son lit d’hôpital pour être mise de force dans un vol spécial, et d’interroger le Conseil d‘Etat sur l’intervention dans ce cadre des forces de police et de la société OSEARA.

Cette motion a été acceptée par une majorité du parlement exprimant ainsi son indignation et son refus de telles pratiques inhumaines.