Au cours de ces 4 derniers jours, du 19 au 23 mars, la Suisse a été le pays au monde qui a connu la plus forte augmentation du nombre de morts de COVID-19 (+228%), suivie par les USA (+215%), le Royaume-Uni (+179%), la France (+178%), l’Espagne (+175%), l’Allemagne (+164%), la Hollande (+134%), l’Italie (+84%), la Corée du Sud (+22%) et la Chine (+1%).

Les chiffres absolus très élevés de l’Italie et de l’Espagne, cachent une progression beaucoup plus rapide du nombre de morts dans les autres pays, dont la Suisse, les États-Unis et le Royaume-Uni ont désormais pris la tête. Ce sont aussi les États les plus libéraux économiquement, où le gouvernement central a hésité le plus longtemps et hésite toujours à prendre des mesures radicales par peur de nuire aux « milieux économiques ».

Dans les années 1830-1840, les scientifiques qui défendaient le caractère contagieux (transmis de personne à personne) des maladies comme la peste ou le choléra, étaient contrés par le consensus majoritaire des experts britanniques et français, qui estimaient que ces maladies étaient transmises par des qualités propres à l’air ou à l’eau, par des miasmes. Ils étaient alors soutenus par les milieux libéraux, qui s’opposaient à toute idée de mise en quarantaine des navires marchands. La vérité scientifique a fini, on le sait, par triompher, mais à quel prix en souffrances humaines…

Aujourd’hui, les mêmes milieux récidivent, jusqu’en Italie, où malgré 5500 morts à ce jour, le gouvernement est revenu sur sa décision de samedi soir de fermer toutes les activités non indispensables, sous la pression des milieux industriels. Alors que la Suisse voit exploser le nombre de décès dus à de COVID-19, exigeons maintenant des autorités fédérales et cantonales la fermeture de toutes les activités non indispensables. Il n’y a pas une minute à perdre. Il en va de la vie de centaines de personnes!

Jean Batou