La Turquie a lancé, dans la nuit du dimanche 17 avril, une vaste opération militaire dans la région montagneuse du nord de l’Irak, contre la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). L’offensive, qui a commencé par une vague de bombardements aériens, se poursuit désormais au sol, dans une volonté de s’emparer durablement de ces zones et de détruire toute présence des militant·e·s du PKK.

L’État turc viole le droit international y compris les accords internationaux très controversés sur les opérations à but sécuritaire qui servaient de légitimation pour les attaques contre le Rojava. Face à ces attaques manifestes aux droits internationaux, l’ONU, l’OTAN, les États-Unis, l’Union européenne, le Conseil de l’Europe, le Parlement européen et la Russie restent silencieuses et soutiennent l’État turc.

Cette nouvelle opération militaire s’inscrit dans une série d’offensives menées par l’armée turque depuis mai 2019 dans les régions du nord de l’Irak, contre des bases militaires du PKK.

L’armée turque assaille les populations kurdes et provoquent, depuis de nombreuses années, des déplacements des villageois locaux qui subissent les bombardements et, récemment, des attaques aux armes chimiques.  Vidées de ses habitant·e·s, ces territoires sont devenus des zones de non-droits où les bases armées de l’envahisseur, en totale violation du droit international,  sont de véritables forces d’occupations. 

Cette nouvelle offensive intervient deux jours après une visite en Turquie du Premier ministre du Kurdistan d’Irak, Masrour Barzani, que Recep Tayyip Erdogan avait sans doute mis au courant. Les troupes de l’armée turque concentrent leurs attaques sur les principaux camps militaires du groupe armé kurde dans les régions de Metina, Zap et Avashin-Basyan, dans le nord de l’Irak.

Nous dénonçons cette nouvelle offensive militaire de la Turquie d’Erdogan et soutenons la résistance des forces armées démocratiques kurdes. Après la Libye, la Syrie, l’Arménie et l’Irak, l’État turc ne s’arrêtera pas tant que la communauté internationale ne lui oppose des actions plus concrètes.

Stefanie Prezioso, Conseillère nationale