Le MCG et l’UDC ont fait aboutir une initiative visant à réduire de 50 % l’impôt auto et à ne plus permettre son indexation au coût de la vie.

C’est une initiative climatosceptique dans la veine de Donald Trump, alors que la Suisse s’est engagée à prendre les mesures nécessaires en vue limiter la hausse de la température du globe à 1,5°, un objectif qui ne sera vraisemblablement pas atteint alors qu’il comporte déjà des risques immenses en termes de désertification, d’inondations, d’incidents climatiques exceptionnels, d’atteintes à la biodiversité, etc.

C’est une initiative dilatoire pour ne rien changer à la circulation automobile à Genève, alors que le Conseil d’État annonce sa volonté de réduire de 40 % le trafic individuel motorisé d’ici 2030 et d’augmenter massivement l’usage des véhicules électriques. Avec la complicité de la droite, cette initiative a contribué au gel par la commission des finances du timide projet de loi gouvernemental (PL 12873) qu’il aurait fallu au contraire amender dans un sens plus restrictif.

C’est une initiative mensongère et démagogique, fondée sur des contrevérités flagrantes. En effet, l’impôt auto genevois est aligné sur la moyenne nationale pour les véhicules les plus courants. Il n’est plus élevé que pour les véhicules très puissants ou pour les automobiles de luxe, ce qui est tout à fait justifié et devrait même être renforcé.

C’est enfin une initiative qui vise délibérément à durcir «la politique des caisses vides», dans le sillage du PLR et du PDC, puisqu’elle priverait l’État de 58 millions de recettes, aux dépens notamment des transports publics, mais aussi de l’éducation, de l’hôpital, des soins à domicile ou des subsides aux assurances maladie.

Ensemble à Gauche se battra donc en commission fiscale et en plénière pour son rejet et pour un projet d’impôt auto social et écologique qui ne tourne pas le dos aux défis de notre temps.

Jean Batou