Cela fait trois ans qu’EAG a déposé un projet de loi pour réformer en profondeur la Loi sur la police (LPol), que nous avions contestée par référendum en 2015. Cette loi avait passé la rampe par les poils avec une majorité de quelques dizaines de voix. Aujourd’hui, ses graves défauts sautent aux yeux et sont dénoncés par les syndicats de police comme par de nombreux observateurs·trices.

Quels sont ses principales tares ? Une formation militarisée, logée dans la forteresse de Savatan, qui ne correspond en rien aux besoins de formation d’une police citoyenne et démocratique ; une structure qui multiplie les services fonctionnant en silos, séparés les uns des autres, avec les multiplications sans fin de leurs états-majors. Un gâchis !

Et qu’a fait M. Poggia depuis trois ans ? Pratiquement rien. Il a remis le dossier au Lt col EMG Alexandre Vautravers, rédacteur-en-chef de la Revue militaire suisse, spécialiste d’histoire et de prospective militaires, qui a rendu un rapport dilatoire sans propositions concluantes.

Vivement que la Commission judiciaire et de la police se saisisse du projet de loi 12521 que nous avons déposé avec des député·e·s de trois autres groupes du Grand Conseil. Ce projet offre en effet des réponses concrètes et précises à la crise ouverte par l’entrée en vigueur de la nouvelle LPol, concoctée par Pierre Maudet, que Mauro Poggia semble considérer comme un monument protégé.

Jean Batou