Une pétition intitulée : « Préservation des animaux et de la flore de Genève » établissait, à juste titre, une relation entre les feux d’artifice et leur impact désastreux sur l’air, l’eau et la faune aviaire. Elle a fait, grâce à nous, l’objet d’un débat que nous avons perdu mais nous aurons sûrement l’occasion de revenir sur ce sujet.

La pétition intitulée : «Préservation des animaux et de la flore de Genève» qui établissait une relation de cause à effet entre les feux d’artifice et la destruction de la faune aviaire nous a permis de rappeler quelques vérités.

Au-delà du plaisir visuel, des feux célébrant les Fêtes de Genève ou le premier août pour des montants s’échelonnant entre cent mille francs et un million ont des effets désastreux sur la biosphère et la faune aviaire, en particulier. Ils envoient du phosphore dans l’atmosphère qui participe à l’eutrophisation des lacs. Du phosphore mais aussi des tonnes de CO2, des tonnes également de poussières fines métalliques entrant dans les couleurs qui se précipitent dans les sols et l’eau du lac, du charbon, du nitrate de potassium et ajoutons que les feux produisent des nuisances sonores qui ont des effets mortels sur les poissons, les insectes et la faune aviaire. On a dénombré, au cours d’un feu d’artifice en Amérique, le décès de… 5000 passereaux et chaque fois que des feux sont organisés, des oiseaux sont tués par les éclats des bombes ou étouffés par des fumées. Le rédacteur l’a constaté in vivo.

Il convient de rappeler que la Rade est l’un des sites aviaires les plus importants d’Europe et que l’on y dénombre pas moins de 333 espèces d’oiseaux. Ces oiseaux nicheurs abandonnent régulièrement leur nid pendant les feux, effrayés par le bruit et les lumières qui zèbrent le ciel. Ce sont souvent des victimes de ces jeux cruels qui s’apparentent dans leur violence à la corrida parmi lesquelles : les grèbes huppés, les colverts, les bécasseaux, les harles, les foulques, les mouettes, les cygnes, les goélands, les phalaropes, les martins-pêcheurs et nos moineaux qui disparaissent petit à petit… autant d’espèces qui abandonnent leur nid, sont blessées ou meurent pendant les feux !

Cette plaidoirie n’a pas suffi et malgré un beau succès d’estime, la majorité du Grand Conseil n’a pas voulu renvoyer cette pétition au Conseil d’Etat.  Ce n’est que partie remise… qu’on se le dise !   

                                                                 

Christian Zaugg