Le Grand Conseil a voté très largement en faveur d’une motion exigeant de « décréter l’urgence climatique » et de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 60% d’ici 2030 dans le Canton de Genève. Signe que la mobilisation des jeunes à porter ses fruits, plus personne ou presque n’ose remettre en question la crise climatique et la nécessité d’y répondre. Reste maintenant à mettre en place une véritable transition environnementale, car le parlement et le gouvernement rechignent bien souvent à dépasser le stade des belles déclarations.

La mobilisation des jeunes de la grève climat ne laisse décidément personne insensible. Seule une personne a voté contre la motion « Une réponse politique à l’appel des jeunes pour sauver le climat ! » (66 oui, 1 non, 4 abstentions). Il faut bien-sûr saluer le signal positif envoyé par cette quasi-unanimité. Mais il serait illusoire de penser que le canton est désormais engagé sur la voie de la transition environnementale. Si les grandes déclarations en faveur du climat se multiplient ces derniers mois, elles ne sont jamais suivies de décisions contraignantes significatives, que ce soit de la part du Grand Conseil ou du Conseil d’Etat.

La motion réclamait entre autres une réduction de 60% des émissions de gaz à effet de serre du canton d’ici 2030. Rappelons que le Plan climat du gouvernement prévoyait jusqu’ici une réduction de 40%, sans prendre en compte les émissions du trafic aérien (responsable de plus de 20% des émissions du canton). Pourtant, un rapide coup d’œil au projet de budget 2020 révèle l’immobilisme du gouvernement. Par rapport aux années précédents, on peine à trouver la moindre mesure supplémentaire en faveur du climat.

On est donc en droit de craindre que la « réponse politique » aux dizaines de milliers de jeunes qui se sont mobilisé ces derniers mois ne soit que de la poudre aux yeux. Pour que Genève et la Suisse s’engagent résolument dans une transition environnementale, une chose est certaine : la mobilisation reste nécessaire.