Dans le cadre du point de presse de ce jour du Conseil d’Etat sur Léman Bleu, la Chancelière d’Etat genevoise, Madame Michèle Righetti, a froidement annoncé que le Conseil d’Etat entendait abusivement solliciter le dispositif ORCA, pour contribuer à assurer le déroulement du deuxième tour controversé de l’élection aux exécutifs municipaux maintenue au 5 avril.

Ceci dans les communes qui n’ont pas de police municipale susceptible d’intervenir dans ce sens en allant chercher des enveloppes de vote chez les gens âgés ou vulnérables, dans des conditions encore indéfinies.

Il s’agirait donc que des ressources organisationnelles et matérielles relevant du dispositif ORCA, défini dans le règlement « Règlement sur l’organisation en cas de catastrophe et de situation exceptionnelle » (RORCA-GE) soient abusivement détournées de leur objectif au bénéfice de l’entêtement absurde du gouvernement cantonal à maintenir un scrutin qui devrait être reporté, tant pour des raisons démocratiques que sanitaires évidentes, comme ont été reportées les votations de la mi-mai au plan fédéral comme cantonal !

Par cette déclaration, qui court derrière l’initiative problématique et discutable de certaines communes – comme celle de Thônex – le Conseil d’État ne fait que démontrer qu’il improvise maladroitement et au jour le jour les conditions de cette élection: sans garantie aucune ni au plan de la sécurité et ni de la possibilité même du vote de chacun·e.

Ensemble à Gauche affirme que les ressources du dispositif ORCA, comme des polices municipales d’ailleurs, doivent être concentrées sur ses buts vitaux définis dans la législation, soit d’assurer «les mesures préparatoires, l’organisation, la planification, la conduite et la coordination du dispositif d’intervention en cas de catastrophe et de situation exceptionnelle mettant en péril la population, les infrastructures et les bases d’existence. » RORCA-GE (art.1 al.1) *

Quelle que soient les mérites de nos exécutifs communaux, le report de leur renouvellement pendant quelques mois ne serait nullement une « catastrophe » pour parer à laquelle il y aurait lieu d’invoquer l’ORCA.

Le maintien de ces élections n’est aucunement une mesure de protection de la population. Au contraire: il relativise le confinement, mobilise inutilement des ressources humaines précieuses, met potentiellement en péril des agent·e·s publics… au service d’une élection qui contrevient forcément aux principes démocratiques élémentaires. Les partis étant en effet interdits de campagne dans la rue, les citoyen·ne·s étant privés de débats, etc.

Nous appelons le Conseil d’État à cesser au plus vite cette comédie douteuse.

Ref : https://www.ge.ch/legislation/rsg/f/s/rsg_g3_03p04.html