L’objectif annoncé de cette motion est de faire la chasse au CV enjolivés ou trafiqués. Cela pourrait avoir du sens. Mais lorsque le premier signataire indique qu’il ne s’agirait pas de vérifier des milliers de CV par année mais seulement de contrôler les CV des personnes non résidentes qui sont engagées à l’Etat, on ne peut que s’inquiéter d’une mesure de discrimination à l’égard des non-résidents. Cette motion a été rejetée avec vigueur par la grande majorité du parlement, hormis le MCG et l’UDC, coutumiers de ce genre de propositions désignant les travailleurs frontaliers comme responsables de toutes les difficultés que doit affronter notre canton

Le premier signataire indiquait que c’est par souci d’économie que la mesure n’a pas été élargie aux résidents. Ouf… ! Ce n’est donc que par souci d’économie et non pas car les signataires de cette motion seraient portés à croire que les non-résidents seraient plus enclins à tricher sur leur CV.  Pourtant l’exposé des motifs indique que « cette motion vise à défendre les résidents genevois et à concourir à diminuer de moitié le nombre des demandeurs d’emploi actuel afin de satisfaire un droit légitime des Genevois de travailler dans le canton où ils résident ».

Bas les masques : nous voilà au fait de l’essence de cette motion. Ce n’est qu’une nouvelle mouture de l’antienne bien connue du groupe MCG :  visant à «bouter les frontaliers hors de notre canton». Le groupe EàG a donc rejeté ce nouvel avatar de la préférence cantonale.