Face à la pandémie de coronavirus, les Vert.e.s genevois.e.s et Ensemble à gauche invitent le Conseil d’Etat à identifier très rapidement les centres d’hébergement collectif pour les personnes relevant du domaine de l’asile à Genève qui ne respectent pas les exigences en matière d’hygiène et de distance sociale et d’y apporter les aménagements nécessaires ou de trouver des solutions de relogement adéquates. La détention administrative et les procédures de renvoi doivent être par ailleurs suspendues jusqu’à nouvel avis.

A l’heure actuelle, près de 18’000 personnes ont été contaminées par le coronavirus en Suisse et près de 500 personnes en sont décédées. Genève recense plus de 2700 cas de contamination et 59 décès. Nous tenons à saluer les mesures nécessaires prises par les autorités cantonales et à remercier chaleureusement le personnel médical qui fournit un travail extraordinaire malgré la pénibilité de la situation.

Pour enrayer la propagation du virus, il est essentiel de faire respecter, partout et en tout temps, les mesures d’hygiène et de distance sociale édictées par l’Office fédéral de la santé publique. Or, dans certains centres d’hébergement collectif pour les personnes relevant du domaine de l’asile à Genève, les prescriptions fédérales ne semblent pas pouvoir être appliquées. Dans certains établissements, les bénéficiaires cohabitent à plusieurs par chambre et les cuisines et sanitaires sont partagés par des dizaines de personnes, favorisant la transmission du virus par l’intermédiaire de surfaces et d’objets.

Extrêmement préoccupés pour la santé des bénéficiaires et des employé.e.s présent.e.s dans ces centres, mais également pour la santé de toutes les personnes amenées à les côtoyer dans ou hors des centres, les Vert.e.s genevois.e.s et Ensemble à Gauche ont écrit un courrier au Conseil d’Etat. L’exécutif cantonal est invité à identifier très rapidement les centres qui ne respectent pas les exigences en matière d’hygiène et de distance sociale. Pour ces derniers, un aménagement des lieux est nécessaire et si cela s’avère impossible, un relogement de tous ou d’une partie des bénéficiaires s’impose par exemple par la location, par l’Etat, de chambres dans des hôtels du canton. Dans tous les cas, les personnes particulièrement vulnérables doivent être confinées et protégées. La situation étant particulièrement anxiogène, les équipes médicales et sociales doivent être renforcées pour accompagner les bénéficiaires dans leur langue d’origine et les autorités doivent impérativement s’assurer régulièrement que du matériel désinfectant soit distribué en nombre suffisant dans ces lieux de vie.

Par ailleurs, pour minimiser les risques de contagion, les Vert.e.s genevois.e.s et Ensemble à Gauche invitent les autorités cantonales à libérer les personnes en détention administrative et à suspendre toute procédure de renvoi jusqu’à nouvel avis. Bien que les décisions de renvoi dépendent des autorités fédérales, l’exécution des renvois est une compétence cantonale et Genève dispose donc d’une marge de manœuvre. Il est également attendu du Conseil d’Etat qu’il entreprenne des démarches auprès des autorités fédérales pour qu’elles suspendent jusqu’à nouvel avis les auditions dans le domaine de l’asile. Faire déplacer des personnes à travers la Suisse pour ce motif est injustifiable dans le contexte actuel.

Particulièrement préoccupé.e.s par la situation de l’ensemble des personnes en situation de vulnérabilité, les Vert.e.s genevois.e.s et Ensemble à Gauche travaillent sur d’autres thématiques, telles que les personnes détenues ou victimes de violences notamment, et interpelleront le Conseil d’Etat très prochainement sur ces questions.