La réponse donnée par le Conseil d’Etat à la motion « Pas de centre fédéral d’attente et de départ à Genève ! » que lui avait envoyé une majorité du Grand conseil est consternante. Elle se résume à un bel exercice de langue de bois. Le Conseil d’Etat réalise ainsi l’exploit d’occulter totalement le signal politique clair donné par le Parlement : le refus d’une centre d’attente et de départ à Genève. Une nouvelle fois, une majorité le retoque et lui renvoie sa copie.

De fait, dans son rapport adressé au Parlement, le Conseil d’Etat se contente de réexpliquer en quoi consiste un centre d’attente et de départ comme celui projeté à proximité de l’Aéroport. Il renvoie les député.e.s à des votes antérieurs favorables à ce centre, comme si un vote récent ne prévalait en général pas sur un précédent ! Il se retranche derrière l’insistance de la Confédération et la nouvelle organisation de l’asile, comme si le message adressé par le Grand conseil ne valait pas tripette!

Or, c’est l’impression que pourrait retirer ceux qui ont majoritairement voté contre la construction de ce centre de départ, lorsqu’ils apprirent quasiment au lendemain de leur vote que le Conseil d’Etat allait participer dans les jours suivant à une conférence de presse donnée conjointement avec le Secrétariat d’Etat à la migration (SEM) pour présenter le projet à la population genevoise.

EàG, farouchement opposé à un politique d’asile expéditive et axée sur la dissuasion, s’est insurgé contre ce déni de la volonté du législateur et a donc retourné ce rapport au Conseil d’Etat.

Jocelyne Haller