Le Conseil d’Etat a présenté aujourd’hui son projet de budget pour l’année 2022. Malgré la nouvelle majorité PS – Verts, celui-ci s’inscrit dans la parfaite continuité des années précédentes. Les mesures d’économie sur le dos de la fonction publique sont maintenues ainsi que la politique de « maîtrise des charges » au détriment des besoins de la population, décuplés sous l’effet de la crise.

Le gouvernement peine toujours à saisir l’ampleur de la crise sociale que traverse le canton, dont la sortie ne coïncidera malheureusement pas avec la maîtrise de la pandémie du Covid-19. Le projet de budget 2022 ne répond en effet pas aux besoins croissants de la population dus à son vieillissement, à la paupérisation de secteurs croissants et aux besoins croissants de formation exigés par le marché du travail.

Depuis le début de la crise, l’immobilisme du Conseil d’Etat sur le front social est consternant et aura des conséquences lourdes et durables. De plus, le secteur hospitalier n’a toujours pas été renforcé malgré les manques criants mis en lumière par la pandémie.

En matière de mesures d’économies, la nouvelle majorité s’inscrit pleinement dans la continuité de la précédente. Ainsi, le projet de hausse de la part salariale des cotisations LPP pour les caisses de pensions publiques (CPEG, FPTPG et CP) est maintenu. Seule nouveauté, ce sont seulement les personnes nouvellement engagées, qui seront touchés par cette régression. Les jeunes sont ainsi pénalisé·e·s, cette mesure entrainant une baisse substantielle du salaire net. De surcroît, le gouvernement maintient sa volonté de ne pas verser l’annuité une année sur deux, ainsi que le gel de l’indexation des salaires.

La crise actuelle, sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, imposerait pourtant la mise en place d’un programme d’urgence ambitieux répondant aux besoins élémentaires, en particulier sur les fronts sociaux, sanitaires et environnementaux. Les projections en matière de rentrées fiscales potentielles montrent que le Canton de Genève aurait largement les moyens de mener une telle politique. À condition bien sûr de renforcer l’imposition des grosses fortunes, des dividendes et des grandes entreprises afin de permettre une meilleure répartition des richesses.

Genève est le canton le plus inégalitaire de Suisse : durant ces sept dernières années, les fortunes détenues par les contribuables déclarant 3 millions et plus ont triplé, alors que la pauvreté n’a cessé de croître. Cette situation est intolérable ! Un gouvernement à majorité PS – Verts ne peut cautionner un tel scandale !