L’initiative «23 FRANCS, C’EST UN MINIMUM !» reprend un combat que nous avons lancé il y a une douzaine d’années en faisant aboutir très massivement et rapidement une première initiative genevoise de solidaritéS pour le droit à un salaire minimum, ceci en septembre 2008. Si l’initiative ne l’avait ensuite pas remporté alors au vote populaire, elle engrangeait pourtant déjà 46% des voix !

L’initiative actuellement en votation, lancée cette fois par tous les syndicats au printemps 2018 et appuyée par tous les partis de gauche genevois, vise à lutter contre la précarité en introduisant un salaire minimum de 4086 francs pour un plein temps de 41 heures hebdomadaire, soit 23 francs de l’heure. Cette initiative a abouti en 2018, en un temps record avec 7000 signatures de citoyen·ne·s réunies en trois semaines seulement, à l’issue d’une campagne-éclair qui a démontré un important soutien populaire à cette exigence syndicale.

En effet, dans l’une des villes les plus chères et les plus riches du monde, il est inacceptable que 10% environ des travailleurs-euses gagnent un salaire inférieur au montant minimum prévu par l’initiative. Même en travaillant à plein temps, de nombreuses personnes n’arrivent pas à joindre les deux bouts et sont contraintes de recourir à des aides sociales pour survivre, notamment parce que leur employeur ne leur verse pas un salaire décent. Près de 20% des bénéficiaires de l’aide sociale ont d’ailleurs un emploi, mais il ne leur permet pas de vivre.

Contre le dumping salarial: une réponse syndicale indiscutable
Ces working poor sont dans une situation intolérable et contraire aux dispositions explicites de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont l’art. 23 affirme que «quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine…»

L’introduction de ce salaire minimum légal permettra de limiter les dépenses sociales de l’État en mettant tous les patrons face à leur devoir de payer des salaires décents et conformes à la réalité économique et sociale. En outre, deux tiers ou plus des travailleurs·euses directement concerné-e-s sont des femmes, le salaire minimum légal contribuera donc significativement à faire progresser l’égalité dans les faits. En outre, le salaire minimum contribuera à protéger l’ensemble des salaires contre la sous-enchère.

Alors que d’aucun-e-s tentent de rejeter la responsabilité de la précarité sur les travailleurs-euses eux-elles mêmes, en particulier sur les étrangers-ères ou les frontaliers-ères, l’introduction d’un salaire minimum légal permettra de lutter contre la pauvreté découlant du travail mal rémunéré, en agissant sur les véritables responsables de cette précarité: les patrons qui se livrent à la sous-enchère salariale.

Comme dans les cantons de Neuchâtel, du Jura et du Tessin, il est temps que Genève se dote d’un salaire minimum légal!  Tout travail mérite salaire. Tout salaire devrait permettre d’en vivre!

Cette initiative a bien sûr été rejetée par la même majorité de droite du Grand Conseil qui a refusé Zéro Perte, insensible au fait que de nombreux travailleurs·euses ne parviennent plus à gagner décemment leur vie à l’heure où les primes maladie et les loyers atteignent des sommets… C’est la même majorité qui refuse d’imposer normalement les dividendes des gros actionnaires, comme nous le proposons, c’est une majorité qui appuie le bouclier fiscal pour les plus riches… Mais c’est une majorité que nous pouvons battre – avec vous – dans les urnes ce 27 septembre!