L’initiative anti-immigré·e·s de l’UDC veut supprimer la libre-circulation des personnes. Ces charlatans « vendent » leur initiative xénophobe comme une panacée répondant à tous les maux alors qu’elle vise à diviser les travailleurs·euses et à les exposer à un dumping salarial et social accru.

En vrai, l’UDC ne veut pas moins d’immigré-e-s, elle veut moins de droits pour les immigré-e-s en particulier pour les salarié·e·s. La suppression de la «libre-circulation» aurait en effet pour conséquence de précariser leur droit au séjour et de réduire leurs droits sociaux. Elle poussera toujours plus de monde dans les rangs des « sans-papiers ».

Avec une conséquence, la réduction de la possibilité individuelle et collective de nombreux travailleurs·euses de résister à la sous-enchère salariale. Avec cette précarisation voulue par l’UDC de milliers de travailleurs·euses en Suisse, c’est la situation collective de l’ensemble des salarié-e-s qui s’affaiblirait inéluctablement face aux patrons en général et aux abus patronaux en particulier.

Des «mesures d’accompagnement» à muscler sérieusement
La fin de la libre-circulation, ce serait aussi la fin des mesures d’accompagnement, permettant d’étendre certaines conventions collectives de travail de manière facilitée, d’édicter certains salaires minimums, ou d’instaurer des contrôles dans les entreprises et de sanctionner les employeurs fautifs.

Or l’UDC surfe précisément, sur des mesures d’accompagnement de la libre-circulation au sein de l’U.E. très insuffisantes qui exigent par exemple pour qu’on intervienne des cas de sous-enchère « abusive et répétée »… la sous-enchère ordinaire reste admise.

Ainsi, plutôt que de suivre les xénophobes battons-nous pour un renforcement substantiel de ces mesures-dont le droit à un salaire minimum légal- et la mise en place de contrôles et de sanctions des entreprises profitant du dumping salarial, pour défendre les conditions de vie et de travail de tous les salarié·e·s en Suisse.

Contre la libéralisation à outrance du marché du travail
Le véritable objectif de l’UDC va à fins contraires: ils travaillent à affaiblir les conventions collectives et les salaires minimums lorsqu’ils existent, et à créer un marché du travail totalement libéralisé, sans aucune entrave à l’exploitation de toutes et tous les travailleurs-euses, qu’ils-elles soient suisses, immigré-e-s, résident-e-s ou frontaliers-ères.

L’abolition de la libre-circulation ne fera pas diminuer le chômage et ne protègera pas les salarié-e-s contre les licenciements. Les patrons qui engagent à bas prix, et ceux qui licencient les travailleurs·euses âgé-e-s pour les remplacer par des plus jeunes continueront à le faire tant qu’on n’aura pas renforcé, d’une part, les protections légales contre les licenciements et, d’autre part, la protection des salaires, comme le propose à Genève l’initiative syndicale sur le salaire minimum.

Le prétendu «contrôle de l’immigration» avec la suppression des mécanismes de protection des salaires va, a contrario, provoquer une chute de ces derniers et risque de contribuer à entraîner l’économie dans une spirale infernale encore plus dramatique pour l’ensemble de la population.

Contre l’austérité et les cadeaux aux nantis
La pénurie de logements et la cherté des loyers qu’invoque l’UDC résultent de la spéculation immobilière et de l’avidité de profits des promoteurs et grands propriétaires que l’UDC défend par ailleurs avec constance. Abolir la libre-circulation et la remplacer par des contingents n’y changera rien.

Quant à la surcharge des infrastructures et des moyens de transport, elle provient de décennies de privatisations et de politiques d’austérité imposées par la droite, que cele-ci entend encore renforcer au service du maintien de ses cadeaux fiscaux aux nantis.

Pour ce qui est de la dégradation de l’environnement et de la crise climatique: l’immigration n’en est pas responsable. C’est un mode de production orienté sur la maximisation des profits qui est coupable et qu’il faut remettre en cause.